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il etait une fois
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9 juin 2008

N°3 SECONDE 1976

jo_lle_pose

    Joëlle Mogensen "Il était une fois"

Vous êtes installés devant votre poste de télévision.
L'émission de variétés a commencé depuis plus de trente minutes.

Tout à coup un groupe qui chante « Toi et la musique » apparaît à l'écran.
Au milieu de quatre garçons, une fille blonde, gaie et sensuelle se détache nettement.
 

Il est incontestable qu'elle ne vous laisse pas indifférents. 

Cette fille, c'est Joëlle, l'héroïne du groupe « D'Il était une fois ».
« Seconde ! » a voulu aller encore plus loin avec elle.
Joëlle, à cœur ouvert, est une Joëlle toute nue.
Elle n'hésite pas à se dévêtir de ses sentiments les plus personnels pour nous dévoiler ses secrets :

— Cela fait maintenant cinq ans que le groupe existe. Le premier contrat d'« II était une fois» s'achève. Désormais, toutes les grosses maisons de disques de Paris s'arrachent sa re-signature.

On nous pro­pose des ponts d'or, des contrats que ne renieraient pas les plus grands noms du spectacle.
Pourtant, nous ne roulons pas sur l'or... Un groupe n'a pas les mêmes gains qu'un chan­teur solitaire ! Nous avons d'énormes frais.

Nous sommes six et nous partageons tout. Avec nos quatre tonnes de matériel, nous sommes douze en tout à partir pour chaque gala. Avec deux camions et deux voitures de location.

Quand on nous paye 1,5 mil­lion, il nous reste entre 500 et 1000 F chacun, les bons jours...
C'est l'égalité. Nous ne vou­lons pas ressembler aux Aphrodite Childs d'antan où Demis Roussos roulait en Rolls et les autres suivaient en 4 L ou en vélomoteur ! Nous avons nos principes. Comme sur les droits d'auteur.

Sur ses 50 % de droits d'auteur, le compositeur ou l'auteur d'un titre donne 10 % aux cinq autres. Nous préférons cela à six parts égales. Il se crée ainsi une émulation. Mais ne croyez pas que je sois le parent pauvre, la femme entretenue du groupe.

J'écris des paroles en anglais. J'ai même réalisé un coup fantas­tique. Pour «J'ai encore rêvé d'elle» Pathé a insisté pour mettre sur l'autre face un titre mi-anglais, mi-français que j'avais écrit il y a quelques années. Le disque s'est vendu à 600000 exemplaires.

J'ai gagné beaucoup d'argent presque par hasard. A chacun son tour d'entretenir les autres... C'est ça la famille! Car nous formons une grande famille. Et tous les bruits qui ont couru dans le show-business au sujet de l'éclate­ment du groupe et de ma carrière en soliste, ne sont que des ragots de studio.

« II était une fois » n'est pas une asso­ciation comme les autres. Ce n'est pas la gloire qui tuera notre fraternité. Pourquoi partirais-je? Je suis bien. Je communique avec «mes cinq hommes». Certes, tout n'est pas toujours idyl­lique.

Parfois, après un gala qui ne s'est pas très bien passé, l'un de nous dit : « J'en ai marre. Je pars enregistrer un disque seul. » Le lendemain, il ne. s'en souvient même plus. Ce sont des colères propres à tout groupe. A la différence que chez nous elles n'aboutis­sent jamais.

J'ai toujours affir­mé : « Si je me sépare d'« II était une fois », c'est qu'ils m'auront foutu dehors à coups de pom­pe ! » Ce n'est pas demain la veille... Mais attention, je ne pourrais pas vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec les cinq autres. Je ne suis pas du genre à supporter une com­munauté.

Je les aime beau­coup mais les subir sans cesse, dans les moindres gestes de la vie quotidienne, impossible. Aussi, souvent, au bout de deux mois de tournée, je craque. Je n'en peux plus. J'ai horreur de voir toujours les mêmes gens, les mêmes têtes.

Une exception : Serge. Avec lui, c'est différent. Nous vivons en couple déjà depuis sept ans. C'est une réussite, n'est-ce pas ? Que ce soit sur le plan sentimental, ou professionnel, je pense être lucide.

    Je n'aime pas les hommes qui ont des allures de gonzesse.

Au contraire de trop de reines ou de rois du show-business, je ne me compose pas de personnage. Il n'y a pas de différence entre Joëlle, l'ado­lescente que mon père emme­nait de pays en pays, et Joëlle d' "Il était une fois".

Nous avons la même liberté, la même gaieté. Et quand il sagit d'évoquer le métier et de se pencher sur le cas des chanteuses de variétés, je suis impitoyable:

      Je n'apprécie pas Gérard Lenormand, c'est physique.

— J'ai de la chance de chanter avec le groupe. Toutes les filles du métier sont à plaindre.

Jugez-en ! Il y a cette nouvelle vague qui veut imposer Patri­cia Lavila, Julie Bataille ou Carène Chéryl. Je ne prendrais pas leur place pour un mil­liard ! Je ne pourrais pas ânonner « L'éducation Sexuel­le» comme Julie Bataille ou tortiller les fesses comme Carène Chéryl.

Je suis un peu dure, mais me laisser fabri­quer ainsi par des producteurs me paraît une aberration. Je m'imagine mal obéissant au doigt et à l'œil aux directives d'un marchand de chansons. Je défends l'instinct, la sponta­néité, le sens inné de la scène.

Chanter dans un studio et répéter cent fois la même phrase, quelle galère ! Je ne me livre pas à un jeu de massacre systématique. Je constate. Et n'y voyez nulle rancœur contre les autres femmes de la chanson. J'ai aussi ma petite idée sur les chanteurs consacrés.

Je ne crains pas de brûler les idoles... J'aime beaucoup Julien Clerc sur scène. Il est très professionnel et sait envoûter une salle. Mais j'ai beaucoup de mal à établir le contact avec lui ! Il évite les regards. Quand il parle, il ne regarde pas les gens dans les yeux. Cela m'énerve.

Ne par­lons pas de Claude François. Il est difficile à aborder. Je ne l'ai rencontré que deux fois. La première, il m'a demandé de chanter avec lui dans une émission de Guy Lux. J'ai accepté. Trois semaines après, on a refait une émission ensemble. Il n'a pas daigné me saluer. J'étais sidérée. C'est son droit de jouer les stars et les divas !

Je n'apprécie pas non plus tellement Gérard Lenorman. C'est physique. J'ai l'impres­sion qu'il se pare d'un faux air d'enfant perdu. Un homme doit rester un homme. Pas se donner des allures de gonzesse ! Peut-être est-il sincère, mais je ne le connais pas assez pour comprendre. Quand je l'aperçois sur l'écran, les yeux grands ouverts et la bouche en cœur, ça me dépasse. En plus, il imite Gilbert Bécaud.

Mais je n'ai pas que des vacheries à proclamer sur le petit monde de la chanson. D'ailleurs, il s'en trouve certai­nement qui descendent en flamme les chansons d'« II était une fois »... Je voue une grande admiration à Johnny. Il me sidère par son énergie, sa force. Il gagne à tous les coups.

Sardou ? c'est pareil. Quand je l'ai vu sur scène, il m'a donné une grande claque scénique. I'. est fantastique. Pourtant il n'est accompagné ni de jets d'eau, ni de bombes de cou­leurs, ni de lumières. Il est pur. Et il triomphe. Comme quoi, la simplicité paie dans la chanson... Et Joëlle part d'un énorme éclat de rire. Les chanteuses qui ont de l'humour sont rares Joëlle en fait partie.

Interview pour le journal Seconde N° 3 année 1976

Article X  photos: Mano /  dans l'album divers

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Commentaires
K
joelle et son groupe c etait super. fille canon avec gars calin que dire sinon dommage 82 c est loin mais les chansons restent sa voix aussi on ne peux pas oublier.merci a internet pour ces souvenirs video sinon aucune chaine ne pense a rendre hommage au groupe il etait une fois.(peut etre que je les ai loupes).
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